gs1-neton-header-03.jpg

L’évolution de l’EDI

Thomas Edison a inventé l’ampoule à incandescence, Konrad Zuse l’ordinateur, Norman Woodland le code-barres et Tim Berners-Lee est l’inventeur du HTML et le fondateur d’Internet. Mais qui a eu l’idée d’échanger des données commerciales sous forme structurée? Où l’échange de données prend-il ses racines et quelles ont été les évolutions au cours des dernières décennies?

Le domaine de l’échange électronique  de données (EDI) a concerné uniquement les grandes entreprises pendant de nombreuses années. En raison de la mise en réseau croissante des entreprises et de l’automatisation des chaînes de livraison, le sujet EDI s’est déplacé progressivement vers le centre. Il a également gagné en importance grâce aux efforts du législateur relatifs à l’Electronic Invoicing et à l’Electronic Procurement.

Naissance de l’EDI
Les débuts de l’échange électronique de données remontent à l’époque du pont aérien de Berlin, qui représentait une mission gigantesque pour tous les participants du point de vue de la logistique. Après la Deuxième Guerre mondiale, toutes les voies terrestres et navigables entre les zones d’occupation occidentales et Berlin-Ouest ont été bloquées. La ville était ainsi coupée de tout ravitaillement et pouvait être approvisionnée uniquement par les airs.

Que ce soit pour les produits alimentaires, le charbon, l’essence ou les médicaments, les défis logistiques étaient énormes et posaient des problèmes à de nombreux points de vue. Les marchandises devaient être saisies de façon uniforme et les listes de fret étaient en anglais, en français et en allemand. L’utilisation d’unités de mesure différentes est venue compliquer les choses. Les livraisons par voie aérienne devaient être annoncées avant l’arrivée des avions sur l’aéroport du Tempelhof pour pouvoir organiser la logistique au sol en conséquence.

L’officier de l’armée de l’air responsable, Edward A. Guilbert, a donc développé des listes de fret standardisées qui pouvaient également être transmises par radio. Ainsi sont nés deux des principes de l’échange électronique de données – le repérage uniforme de marchandises et de livraison et la transmission de données par un canal électronique. Edward A. Guilbert a travaillé plus tard dans l’économie privée et il a contribué au développement des premières spécifications de l’EDI. Aujourd’hui encore, le Edward A. Guilbert e-business Professional Award est décerné pour des prestations novatrices dans ce domaine.

Premiers réseaux
Après la Deuxième Guerre mondiale a débuté le développement vertigineux de la technique d’automatisation, qui a finalement donné naissance aux premiers grands ordinateurs. Les IBM System/360 ont été les premiers grands ordinateurs universels et ils comptent parmi les découvertes majeures d’IBM. Leur nom est déjà tout un programme: le nombre 360 représente les 360 degrés d’un cercle, ce qui suggère le caractère universel de son utilisation. Les données étaient enregistrées sur des bandes magnétiques géantes. Pour transmettre des données à une autre entreprise, ces bandes magnétiques étaient envoyées par la Poste. Le facteur était ainsi un support de données au sens propre du terme.

Avec la mise en réseau croissante des entreprises, l’échange électronique de données a été optimisé, de sorte que les données pouvaient être échangées directement d’un système à l’autre par des réseaux électroniques. Les connexions par ligne commutée ont fait leur apparition. La capacité de développement limitée a conduit au développement de réseaux propres gérés par des entreprises nationales de télécommunications. Au lieu d’envoyer des messages d’un point à un autre, les données étaient enregistrées dans une mémoire tampon dans le réseau. Le concept de «boîte de messagerie EDI» était né. Aujourd’hui encore, on utilise le terme de Value-added Network (VAN) dans le domaine de l’échange électronique de données pour ce type de réseau.

Du point de vue du repérage univoque du produit, l’introduction en 1974 du code-barres a posé un jalon supplémentaire. Ainsi les informations relatives au produit pouvaient être utilisées non seulement pour l’échange électronique de données, mais aussi saisies de façon automatisée par des appareils de lecture optique. La technologie du code-barres remonte à Norman Woodland. Le brevet correspondant lui a été accordé en 1952.

L’âge d’Internet
La fin des années 70 a été marquée par la consolidation des réseaux hétérogènes. L’introduction du TCP pour la mise en réseau de réseaux hétérogènes et l’introduction de l’IP pour l’adressage univoque des différents ordinateurs sur Internet a été un jalon important. C’est en 1989 que Tim Berners-Lee a commencé au CERN le développement du World Wide Web et qu’il a pose d’importants jalons avec les standards HTTP et HTML. Le protocole permet non seulement de charger des sites Internet dans un navigateur Internet, il sert aussi de protocole de transfert pour les fichiers EDI.

La mise en réseau des réseaux d’entreprises est devenue de plus en plus simple et on a commencé, dans le domaine des documents commerciaux électroniques, par la définition de standards uniformes. La première version officielle du répertoire UN/EDIFACT a été publiée en 1988. Les versions ultérieures de ce répertoire servent encore aujourd’hui comme base de sous-ensembles EDIFACT, comme le format EANCOM. Les premières spécifications XML ont déclenché un autre boom vers les standards électroniques en 1998.

L’époque d’Internet a représenté une simplification pour l’échange électronique de données de deux points de vue. D’une part les liaisons de données sont devenues de plus en plus économiques et ainsi indispensables même pour les petites entreprises. D’autre part, de nouveaux protocoles EDI ont été développés sur la base de standards ouverts. La mondialisation croissante et la suppression des restrictions au commerce ont également contribué au développement de la mise en réseau des entreprises.

L’EDI comme service
Après l’éclatement de la bulle dot.com, le thème de l’orientation vers le service a commencé à se développer. Ici des entreprises mettent à disposition d’autres entreprises via un réseau des fonctionnalités commerciales via des interfaces définies de façon uniforme. Ceci permet par exemple de transmettre des commandes et d’effectuer des réservations. La pile standard s’est fait connaître avec l’UDDI/WSDL et le SOAP.

Bien qu’ils soient tout à fait utilisables pour certains objectifs, ces standards n’ont jamais acquis une réelle importance dans le domaine de l’échange électronique de données. Les échanges de données EDI se sont poursuivis sur une base EDIFACT ou ANSI X.12 via les protocoles standard comme X.400 ou AS2. À la fin de la première décennie du nouveau millénaire, les RESTful Services ont commencé à s’imposer. À la place de contrats WDSL rigides, on s’est orienté vers des approches légères – souvent sans XML sur une base JSON.

Dans le domaine de l’échange électronique de données, on mise fortement aujourd’hui sur le concept de Managed EDI Services (services EDI gérés). Au lieu de gérer de coûteuses infrastructures, des prestataires de services externes prennent en charge le traitement par EDI. Les entreprises ellesmêmes ne mettent plus à disposition qu’une interface uniforme vers l’ERP ou le système de comptabilité financière.

On peut citer ici comme exemple les Managed EDI Services («services EDI gérés») de ecosio, qui permettent de réaliser simplement et rapidement des tâches EDI comme le routage, la conversion, la signature et l’archivage avec une faible dépense. La prise en charge de données s’effectue soit par des fichiers d’importation et d’exportation que le système ERP met à disposition, soit via des interfaces ERPEL directes préalablement intégrées dans le logiciel par le fabricant. L’interface ERPEL (ERP Exchange Language) utilise les RESTful Services utilisés dans la communication entre le système ERP et le prestataire de services EDI. À l’aide de cette intégration RESTful, le système ERP devient une extension du réseau EDI et un circuit de données homogène est créé entre les entreprises.

Dr Philipp Liegl

Nach oben