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Le catalogue de normes est né

De vrais standards sont la condition préalable pour la réussite de l’Industrie 4.0.Les organisations de normalisation veulent encourager la création d’une Industrie 4.0 par le développement de standards et de normes contraignants homogènes. La Suisse s’engage dans les instances. Mais dans les entreprises, le manque de normes n’est pas encore au centre des préoccupations.

Pour que l’Industrie 4.0 ne devienne pas une mauvaise herbe mais puisse développer son potentiel, les organisation nationales et internationales de normalisation s’engagent pour la définition de paramètres importants. «De vrais standards, valables dans toute l’industrie, indépendamment des fabricants et dans le monde entier, sont la condition préalable pour la réussite de l’Industrie 4.0», souligne Nicolas Florin, directeur exécutif de GS1 Suisse. L’organisation nationale s’engage essentiellement dans le cadre international de GS1 Global, dans lequel l’utilisation de standards communs est développée avec l’aide d’acteurs importants dans l’industrie technique. «L’ADN de GS1 renferme la condition primordiale pour définir des normes, relier des entreprises et ainsi encourager la collaboration entre les partenaires de création de valeur», dit Florin.

L’initiative «Industrie 2025» s’occupe de l’Industrie 4.0 comme projet commun avec Swissmem, SwissT.net, asut et electrosuisse. D’autres partenaires comme l’Association Suisse de Normalisation (SNV) sont également intégrés. Actuellement le groupe de travail «Normes et standards I4.0» est en cours de création. Il doit créer une vue d’ensemble sur les normes nationales et internationales existantes et établir une feuille de route l4.0 Suisse pour les normes. Jürg Weber, secrétaire général du CES (Comité Électrotechnique Suisse) renvoie à la «Feuille de route allemande de normalisation Industrie 4.0» déjà publiée l’automne dernier. Le CES représente la Suisse dans l’organisation européenne de normalisation Cenelec ainsi que dans l’IEC (International Electrotechnical Commission) active au niveau mondial. La feuille de route allemande de normalisation est en pointe en Europe et constitue une base des décisions au niveau mondial, fait savoir Weber.

La Suisse est présente depuis trois ans seulement
Urs Fischer, directeur-adjoint de la SNV et directeur de la normalisation et des relations internationales qui est également responsable de l’Industrie 4.0, commente cet état de fait. Fischer représente la SNV et donc la Suisse au Bureau de gestion technique (TMB) de l’ISO. La «International Organization for Standardization» est le plus grand développeur et éditeur de normes inter nationales dans le monde. Tout comme GS1, elle est constituée d’un réseau d’organisations nationales de 163 pays et elle a son secrétariat central à Genève. 15 États sont représentés au TMB. Les quatre grandes nations économiques que sont l’Allemagne, les États-Unis, le Japon et la Chine sont membres permanents. Les représentants de neuf petits pays – dont la Suisse – tournent sur un rythme trisannuel. Fischer siègera au TMB de 2017 à fin 2019 pour la Suisse. Il souligne que la présence de la Suisse dans ces instances est très importante, parce que les grandes nations économiques marquent nettement l’évolution. «Il est important pour la Suisse que nous sachions à temps dans quelle direction va l’évolution», dit-il. De plus on pourrait très bien exercer une influence si l’impression apparaissait que l’évolution des normes n’était pas efficace pour la Suisse.

Des milliers de normes exigent de la coordination
En septembre dernier, un groupe de travail stratégique au sein du TMB a présenté un rapport complet au sujet des normes pour l’Industrie 4.0. «Pour établir ce rapport, les déclarations de 80 comités ISO, IEC et conjoints ainsi que plus de 3500 normes importantes pour l’Industrie 4.0 ont été exploitées», dit Fischer. Le groupe de travail a conseillé au TMB de créer son propre groupe de coordination en raison de la multitude d’aspects impliqués. Fin 2016, l’ISO a alors créé le comité de coordination «Smart manufacturing» qui regroupe des experts dans les domaines pertinents. Il doit coordonner le besoin de nouvelles normes et de normes à remanier. Pour Fischer, il est particulièrement important que les entreprises qui s’occupent de l’Industrie 4.0 aient rapidement en main des normes et des outils utilisables. La vitesse de création de normes homogènes est d’autant plus importante que l’on souhaite éviter que des standards extérieurs s’imposent de facto et pourraient atteindre une position de monopole. «Ceci ne serait pas dans l’intérêt de la communauté», selon Fischer.

L’importance fondamentale des normes et des standards
En attendant, la «feuille de route allemande de normalisation de l’Industrie 4.0 version 2» est déjà sur la table. Elle a été présentée à l’automne dernier conjointement par l’Institut allemand de normalisation DIN avec la Commission allemande de l’électrotechnique,de l’électronique et de la technique informatique. «La normalisation et la standardisation ont une importance fondamentale pour la réussite du projet d’avenir Industrie 4.0. L’Industrie 4.0 réclame une intégration encore jamais obtenue des systèmes au-delà des frontières de domaines, des limites de hiérarchie et des phases de cycle de vie. Ceci est possible seulement sur le principe de normes et de standards basés sur le consensus», lit-on dans l’introduction. L’Industrie 4.0 décrit une nouvelle structure en cours de création, dans laquelle les systèmes de production et logistiques utilisent de manière intensive, en tant que CPPS (Cyber-Physical Production Systems), le réseau d’information et de communication disponible dans le monde entier pour un échange automatisé d’informations, et sont coordonnés dans les processus de production et d’affaires. On pourrait examiner l’Industrie 4.0 sur la base des structures existantes comme un niveau d’intégration supplémentaire. En fait il s’agit d’un système de systèmes, car l’Industrie 4.0 vise la mise en réseau de systèmes jusqu’ici largement autonomes, par exemple dans la production, la logistique, l’alimentation en énergie, ou la gestion des bâtiments. Elle poursuit ici trois objectifs:

• Intégration horizontale: réseaux de création de valeur ad hoc optimisés en temps réel
• Intégration verticale: processus d’affaires et processus techniques
• Continuité de l’ingénierie dans tout le cycle de vie

La feuille de route de normalisation présente en plus le modèle d’architecture de référence de l’Industrie 4.0 (RAMI). RAMI est composé d’un système de coordonnées en trois dimensions qui comporte les aspects essentiels de l’Industrie 4.0. Le modèle donne une orientation à laquelle les exigences des industries utilisatrices sont appliquées avec des standards nationaux et internationaux existants, pour définir et continuer à développer l’Industrie 4.0. De cette manière, les recoupements et les lacunes dans la standardisation deviennent visibles et peuvent être comblés.

Alexander Saheb

«L’ADN de GS1 renferme la condition primordiale pour définir des normes, relier des entreprises et ainsi encourager la collaboration entre les partenaires de création de valeur.»Nicolas Florin, directeur exécutif, GS1 Suisse

 

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