gs1-neton-header-03.jpg

«Les bonnes innovations augmentent la création de valeur»

Créer de la valeur ajoutée: c’est un fil directeur du travail de Robert Beideman, Chief Solutions & Innovation Officer chez GS1 Global. Pour le commerce de détail, en particulier, il existe plusieurs possibilités innovantes pour garder le contact avec les produits et les clients dans le monde numérique comme dans le monde physique.

GS1 network: Quelles sont vos missions en qualité de Chief Solutions & Innovation Officer chez GS1 Global Office?
Robert Beideman: Je m’occupe de manière très intensive d’une vision stratégique de l’avenir pour GS1. L’équipe Solutions & Innovation est en fait un incubateur, grâce à elle GS1 va devenir un précurseur de nouveaux développements. Naturellement nous soumettons aussi nos propres standards, nos offres de prestations de services et nos solutions à un contrôle critique. Nous sommes témoins de la «webification» de nos standards et nous étendons la traçabilité à de nouvelles applications.

Comment décririez-vous une bonne innovation?
Une bonne innovation augmente la création de valeur des produits, des prestations de services ou de systèmes complets. Il est moins important que des innovations soient désignées comme «cool» ou «hot», mais il est essentiel qu’elles s’adressent à un vrai défi dans la vie des affaires. Ceci peutêtre sécurisé par un environnement de développement collaboratif et bien organisé.

Quelles sont les offres innovantes que GS1 met actuellement à la disposition du commerce de détail et des autres secteurs?
L’une de nos principales contributions pour le commerce de détail au cours des années passées a été de rapprocher le monde physique et le monde numérique. Une nouvelle génération de standards numériques est ainsi apparue. Le standard Digital Link de GS1 rend par exemple les codes-barres compatibles avec Internet. Il propose une structure simple et standardisée pour les données contenues dans un code-barres traditionnel et il permet aux consommateurs d’obtenir en ligne des informations importantes relatives aux produits. Cela peut être des données de péremption ou des valeurs nutritives, mais aussi des liens vers les médias sociaux. Les notices de médicaments ou les historiques d’entretien et de réparations pour l’environnement industriel sont d’autres exemples.

Comment les entreprises peuventelles en profiter au mieux?
Les projets pilotes ont une grande importance pour la mise en oeuvre des applications innovantes. C’est seulement dans ce cadre que l’importance des innovations potentielles pour les affaires courantes des différentes parties prenantes devient visible. En plus, dans les projets pilotes, des indicateurs importants sont définis, des processus d’apprentissage se déroulent et des histoires à succès qui peuvent être partagées se produisent. L’innovation fait partie des projets les plus difficiles à mesurer, mais il faut quand même essayer.

Pourquoi de nombreuses entreprises se battent-elles avec les innovations?
Il est déjà assez difficile d’agir au bon moment. En plus, les défis concrets de l’activité souvent ne sont pas nettement visibles, et ils compliquent l’élaboration d’une feuille de route. Après le lancement de projets innovants, il faut beaucoup de patience jusqu’à ce qu’ils produisent leurs effets. Le besoin en temps est souvent sous-estimé. La plupart du temps, les innovations ont besoin de davantage de temps que prévu pour arriver à la maturité pour le marché.

Les standards GS1 sont le fondement des supply chains transparentes et numériques. Assistez-vous d’autres solutions numériques pour le commerce de détail et d’autres secteurs d’activité?
Naturellement. J’ai déjà évoqué le standard Digital Link de GS1. Il permet de relier très facilement un produit physique avec des informations relatives au produit disponibles en ligne grâce au scannage d’un code-barres. Nous travaillons aussi sur des solutions qui exploitent de nouveaux potentiels le long de la limite physique et numérique. Je veux parler du Web Vocabulary de GS1, du travail sur le Global Data Model et sur la banque de données mondiales, la Registry Platform GS1 pour les clés d’identification GS1. Les solutions combleront à l’avenir les lacunes entre le produit physique et la représentation numérique. Nous regardons vers un avenir très prometteur, dans lequel tout ce qui pourra être relié avec d’autres objets le sera.

Comment GS1 assiste-t-elle le commerce de détail dans l’offre de nouvelles fonctionnalités?
Il y a quelques dizaines d’années, notre principale préoccupation était d’assister le transport de marchandises dans la supply chain avec nos systèmes et ce jusqu’au point de vente, mais pas au-delà. Aujourd’hui les détaillants et les entreprises souhaitent essentiellement mieux comprendre les besoins de la clientèle et leur livrer de la valeur ajoutée. Cela va au-delà du point de vente. C’est pourquoi nous réfléchissons le long de l’interface des mondes numérique et physique. Nous voulons découvrir comment les consommateurs utilisent les produits et ce qu’ils souhaitent savoir à leur sujet. Ce sont entre autres la traçabilité et la sécurité des produits alimentaires, tout comme des recettes ou des suggestions de présentation, des informations sur la garantie, des instructions sur le lavage et l’entretien et des choses similaires.

Vous avez été vice-président de Retail pour GS1 Global. Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné pendant cette période?
Les médias ont aimé écrire souvent sur la fin du commerce de détail traditionnel, sous l’influence des places de marché en ligne à très forte croissance. Mais en réalité les entreprises de commerce de détail se sont adaptées au changement technologique. Au cours des dernières années, la vitesse du changement a augmenté. Je trouve particulièrement passionnante la manière dont les entreprises intensifient leurs efforts pour la transformation numérique et font face au changement avec des méthodes agiles.

Il y a aujourd’hui des revendeurs en ligne qui construisent de vrais magasins pour entrer directement en contact avec leur clientèle. En retour, les entreprises traditionnelles investissent dans des innovations et les start-ups misent sur le commerce électronique. La livraison de produits alimentaires et de repas tout prêts connaît une vague perturbatrice. Les entreprises créent de nouveaux modèles de livraison, mais les prestataires traditionnels s’adaptent très rapidement et proposent en complément des «Instore Experiences». Le commerce de détail est donc absolument tout sauf moribond.

Quelles sont les principales innovations actuellement pour le commerce de détail?
Je pense essentiellement à deux sujets: Big Data et les médias sociaux. Avec les applications Big Data, les entreprises gagnent de nouvelles opportunités d’offrir une valeur ajoutée considérable à leurs clients. Et si les brasseries pouvaient faire leurs livraisons pendant le weekend en fonction des conditions météorologiques, en ciblant les villes les plus chaudes? Et si les entreprises pouvaient adapter leurs prix de vente actuels en temps réel, après un recoupement de leurs stocks, des prix de la concurrence et de la demande du marché? Ce type de possibilités donne un aperçu du potentiel que renferme Big Data.

Deuxièmement, les entreprises sont aujourd’hui en mesure de contacter leurs clients d’une tout autre manière avec les réseaux sociaux. Les agents conversationnels répondent très rapidement aux questions des clients et les retours d’information actuels des clients sont extraits des réseaux sociaux. La surveillance des appréciations des produits attribués par les acheteurs aide à comprendre les modifications de comportement de la clientèle. Ce sont des approches très innovantes, avec lesquelles le commerce de détail peut se concevoir un avenir nouveau et plein de succès.

Les questions étaient posées par Alexander Saheb et Joachim Heldt.

Nach oben