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Passionnée de la supply chain

Experte en supply chain, frontalière et mère de trois enfants, Cécilia Moyano est aussi dynamique que l’environnement dans lequel elle travaille. Mais elle est avant tout passionnée par les multiples facettes de la supply chain.

C’est depuis 2007 que Cécilia Moyano met à profit ses connaissances au sein du groupe Novartis, où elle est active dans la division Novartis Consumer Health SA sur le site de Nyon. L’entreprise développe et produit des médicaments «OTC» (anglais: over the counter), qui sont en vente libre et ne nécessitent pas d’ordonnance.

En plein essor
Retour en arrière. Fin 2011, Novartis annonce la fermeture de son site de Nyon. Un véritable choc pour les employés, dont Cécilia Moyano, et pour toute la région. Une période intense, où alternent incertitude et espoir, réunions et négociations, commence pour le personnel. Début 2012 enfin la bonne nouvelle: le groupe pharmaceutique renonce à son plan communiqué quelques mois auparavant. Et en avril 2013, la société va même encore plus loin en annonçant des investissements importants pour augmenter de manière significative la capacité de production du site vaudois.
Cécilia Moyano se souvient très bien des événements qu’elle appelle «un tournant pour ceux qui l’ont vécu depuis l’intérieur» et souligne les efforts conjoints des autorités régionales et des employés de Novartis pendant la période de consultation: «Il y avait vraiment un grand mouvement de solidarité. Pour élaborer et proposer des solutions, certains collaborateurs ont travaillé jour et nuit. J’ai vraiment apprécié le fait que tout le monde se soit senti concerné.» Aujourd’hui, elle constate beaucoup de dynamisme de la part des employés pendant cette période de transformation et de changements. «La société investit dans ce site et dans ses employés: nous travaillons dans une ambiance positive.»

«La supply chain, c’est beaucoup de sens commun.»

Des quatre coins du monde
Il n’y a pas que cet enthousiasme et cet élan de reconstruction qui lui plaisent. Avec des collaborateurs de plus de 40 nationalités différentes, le site de Nyon est extrêmement international: «J’y trouve beaucoup de plaisir, beaucoup de richesses», précise-t-elle. Elle-même est frontalière. Domiciliée en Haute Savoie, la Française effectue chaque jour une centaine de kilomètres: un fait qu’elle vit bien.

Changements et challenges
Le développement du site de Nyon et surtout l’augmentation de la capacité de production affectent particulièrement le domaine de Cécilia Moyano, la supply chain.
Auparavant, un taux important de la production était sous-traité à l’externe. Aujourd’hui, la tendance s’inverse, on ne parle plus de «outsourcing» mais de «insourcing». Et ce n’est pas tout encore. La pression et les exigences des autorités deviennent de plus en plus sévères, les produits OTC sont de plus en plus soumis à des normes précises, comme elle le souligne: «Le discours n’est plus du tout le même. Il n’y a pas si longtemps, des mots comme «coûts» et «efficacité» dominaient la discussion sur la supply chain. Maintenant, le focus est clairement mis sur la qualité.»
Pour elle, toutes ces évolutions sont synonymes de challenges. «Nous travaillons dans un contexte extrêmement exigeant. Mais ce sont justement ces défis que j’apprécie.»

«Je ne souffre pas vraiment du manque d’équilibre entre la vie familiale et la vie professionnelle. »Le squelette de la supply chain
Après avoir travaillé dans le conseil, dans les opérations et participé à l’implémentation d’outils informatiques comme SAP ou JDA, Cécilia Moyano a aujourd’hui presque 20 ans d’expérience en supply chain, avec une expertise certaine dans les systèmes d’information inhérents à la fonction. Elle fait maintenant partie du département de business intelligence, dont l’objectif est de développer tous les outils de reporting nécessaires à la mesure de la performance de la division. Elle y est en charge de tous les projets visant à mettre en place des KPIs de la supply chain ainsi que ceux concernant le domaine R&D.
En outre, elle est responsable d’une équipe dont le but est d’analyser et de mieux comprendre les besoins et exigences des utilisateurs internes, un poste nouvellement créé appelé business engagement manager: «Concrètement étudions comment l’utilisation des systèmes peut être optimisée. »
Pour elle, la supply chain et l’IT vont de pair: «Il n’y a pas de supply chain sans système informatique fiable. C’est le squelette de la supply chain: les systèmes d’informations tels que les APS (advanced planning systems) permettent de faire des calculs compliqués aidant à la décision de quand, où et en quelle quantité approvisionner, par exemple. Sans ces derniers, les multinationales telles que Novartis ne pourraient pas avoir une supply chain aussi performante. Sans aller jusqu’à ce niveau, si vous prenez les outils ERP, qui au départ étaient déployés pour gérer toutes les transactions (commandes, livraisons, facturation) … sans eux, pas de plan de production, pas de livraison!»

Supply chain de A à Z
Dès le début, Cécilia Moyano a pris le chemin de la supply chain. Elle a intégré l’école de commerce de Strasbourg (IECS), où elle a opté au bout de deux ans pour la spécialisation logistique/production. Avec un grand sourire, elle explique son choix: «En fait, c’est grâce à un stage en Angleterre, pendant lequel j’ai mis en place un outil Excel aidant à la réduction du niveau des stocks, que j’ai réellement compris ce qu’était la logistique. Cette expérience a été une véritable révélation pour moi, plus que les cours théoriques de l’école, je dois bien avouer.» Néanmoins, elle reconnaît que son école, réputée en France, avait une longueur d’avance sur les autres écoles françaises: «C’était une des premières à avoir identifié le besoin de former des jeunes diplômés dans le domaine.»
C’est aussi déjà à la fin de ses études qu’elle fait ses premiers pas dans le domaine de l’informatique. «Effectivement, mon travail de mémoire portait sur les conditions d’implémentation d’un système de gestion de production assisté par ordinateur, GPAO.» Quand on lui demande d’expliquer les éléments qui la passionnent dans la supply chain, elle répond sans réfléchir: «Ce qui me fascine, c’est ce mélange d’analytique et de sens commun. D’un côté, il faut du bon sens pour identifier le problème. De l’autre, il faut de l’analyse et de la théorie pour le fixer.»
Pour Cécilia Moyano, la communication est un autre aspect fondamental: «La supply chain, c’est rendre simple des choses complexes. Il est nécessaire de fournir suffisamment d’informations pour qu’une personne puisse faire son travail, mais sans l’inonder d’une complexité qui ne lui est pas utile. C’est d’ailleurs une partie de mon travail.»
Détail remarquable: elle n’a pas du tout de formation informatique. A son avis, un avantage qui lui permet de toujours garder en tête la perspective de l’utilisateur: «Par exemple, quand je navigue sur Internet, je n’ai pas forcément besoin ni envie de comprendre le système derrière un webbrowser. La première chose qui intéresse un utilisateur, c’est que ça marche.»
Prenant beaucoup de plaisir à interagir avec les différents acteurs de la supply chain, elle nomme la diversité et la collaboration comme les derniers éléments clés de son métier: «Chacun a sa place et son importance et il est indispensable de travailler de manière collaborative pour réussir.»

«Le fait d’être une femme en supply chain m’a beaucoup plus servi que ça ne m’a desservi.»

L’instinct féminin
Quant à la question de la situation de la femme dans ce domaine, elle répond de manière positive: «Je pense que dans une grande multinationale comme Novartis, cette question n’a finalement pas trop d’importance.» Avec un sourire, elle se rappelle de ses débuts dans une usine de fabrication de cheminées en fonte où elle devait faire un audit de la gestion Kanban dans les ateliers de fabrication. «Chacun de mes passages suscitait chez les ouvriers masculins des remarques et des regards qui en disaient long sur l’absence de présence féminine à l’époque. J’étais jeune, et ce n’était pas toujours facile de trouver le bon comportement face à ce genre de réaction. Il a bien fallu s’habituer … Du coup, quand j’étais en charge des transports chez L’Oréal Suisse quelques années après, la relation avec les chauffeurs en a été facilitée. Le fait d’avoir été une femme dans des mondes très masculins m’a plutôt servi que desservi jusqu’à aujourd’hui.»
En effet, Cécilia Moyano estime que le fait d’être une femme en supply chain est avant tout un avantage. Selon elle, les femmes ont souvent tendance à avoir une approche plus humaine et disposent d’une certaine sensibilité, qui favorise la compréhension des problèmes.
Pour illustrer ces propos, elle raconte une anecdote de son début de carrière, où elle travaillait pour une société de consulting. Dans le cadre d’un projet, elle avait été envoyée sur le terrain pour analyser pourquoi les flux sortants d’une machine goulet d’étranglement ne correspondaient pas aux objectifs d’un projet de réorganisation. «J’étais enceinte à l’époque. J’étais fatiguée, alors on m’a proposé de m’asseoir.» Cécilia Moyano se retrouva donc assise à côté de la machine dont la productivité posait problème et se mit à discuter avec l’employé en charge. «Je pense que le fait d’être enceinte avait un certain effet attendrissant. Du coup, les relations entre l’ouvrier et la consultante que j’étais ont été vite moins tendues et nous avons commencé à parler.» Il lui raconta qu’il ne comprenait pas le bien-fondé du projet de juste-à-temps, qui avait imposé le passage de la production en grosse taille de lot en flux unitaire. Il passait désormais beaucoup plus de temps à changer ses outils qu’à produire. «Là j’ai compris le gros problème: le projet SMED, Single Minute Exchange Die, qui aurait dû diminuer drastiquement le temps de changement d’outil, n’avait pas été mené à terme correctement. Du coup, le pauvre employé n’était plus du tout productif, il passait 50 minutes à changer ses outils. Comme les indicateurs de performance n’avaient pas été remis en place, la productivité était en chute libre, sans qu’on puisse le détecter de façon analytique.»
Elle est convaincue que sans cette conversation elle aurait cherché à comprendre à l’aide des statistiques et des tableaux Excel, sans doute sans grand succès. «Dans ce cas-là, c’est vraiment le fait de parler de manière décontractée qui m’a donné la clé au problème.»

La famille, une mini supply chain
Elle est aussi mère de trois filles, âgées de dix, treize et quinze ans – et elle réussit à concilier vie professionnelle et vie familiale.
Ayant travaillé à temps partiel auparavant, elle a aujourd’hui un poste à 100 pour cent et elle le vit très bien. En même temps, elle souligne la flexibilité de la part de son employeur. Entre autres, elle bénéficie de la possibilité de faire du «home office», ce qui lui permet de travailler depuis chez elle une fois par semaine. Malgré quelques inconvénients, elle apprécie cette option qui facilite l’organisation, mais permet également d’atteindre des objectifs pédagogiques: «Je trouve que c’est un avantage pour mes trois filles de me voir assise à mon bureau. Cela leur fait comprendre qu’il faut travailler. »
Et elle rajoute en rigolant: «C’est donc plus simple de leur faire faire leurs devoirs pendant que moi aussi, je suis derrière mon ordinateur.» De plus, elle estime qu’elle peut ainsi mieux les préparer à l’avenir. «Je crois que le fait de voir une maman dynamique peut servir de modèle pour elles.» Ce qui était d’ailleurs le cas pour ellemême. Ayant toujours vu sa mère et sa grand-mère travailler, la Française ne s’est même jamais posé de questions. «C’est vrai qu’en France, c’est assez commun de travailler en tant que mère.»
Qu’il s’agisse de la pédagogie et de la communication avec ses enfants ou de la logistique familiale, elle trouve beaucoup de parallèles entre ces deux univers: «Il faut que ça soit efficace et que ça tourne, dans les deux cas.»
Et comme dans une supply chain, chacun a sa place dans l’organisation familiale.

Katharina Birk

 

A propos de Novartis
Novartis propose des solutions thérapeutiques destinées à répondre aux besoins des patients dans le monde entier. Novartis, dont le siège social est situé à Bâle, propose un portefeuille diversifié de produits susceptibles de satisfaire ces besoins: médicaments innovants, génériques peu coûteux, vaccins préventifs, instruments de diagnostic ainsi que produits pharmaceutiques en automédication et pour la santé animale. Novartis est le seul groupe à occuper une position de leader dans ces domaines. En 2012, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires net s’élevant à 56,7 milliards de dollars et dépensé environ 9,3 milliards de dollars pour la recherche et le développement (R&D). Le Groupe Novartis emploie quelque 129 000 collaborateurs équivalents plein temps et déploie ses activités dans plus de 140 pays. En Suisse, les sociétés du Groupe Novartis ont réalisé un chiffre d’affaires de 662 millions de francs en 2012. Novartis emploie actuellement quelque 14 000 personnes en Suisse, dont environ 730 à Nyon.
Plus d’informations: www.novartis.com





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