gs1-neton-header-06.jpg

«Ce qui n’est pas identifiable n’a aucune valeur…»

Le secteur du bâtiment souhaite réutiliser de plus en plus de matériaux et d’éléments de constructions existantes. Pour cela une documentation précise des ouvrages prévus et réalisés et de leur matérialisation est nécessaire. Marloes Fischer, directrice de Madaster Suisse, au sujet de sa mission et de la contribution que le système GS1 peut apporter pour imposer l’économie circulaire.

Dans quelle mesure la numérisation peut-elle inciter le secteur du bâtiment à penser et construire davantage en circuits fermés?
Chez Madaster, nous avons la vision d’un secteur du bâtiment sans déchets. Nous parlons de déchets dans le secteur du bâtiment uniquement parce que le matériau n’est pas identifiable. Si on ne sait pas ce que l’on a, cela devient un déchet. Si on le savait, alors chaque élément de construction aurait une valeur.

Quel service offre Madaster au secteur du bâtiment et de l’immobilier?
Nous avons deux groupes de clients et deux produits. Ce sont les propriétaires immobiliers, qui comme pour une inscription dans un registre foncier, collectent toutes les informations utiles pour un passeport de matériaux créé par Madaster. Puis il y a le groupe des prestataires de services. Ce sont les ingénieurs, les cabinets d’architectes, les entreprises de construction et les conseils en immobilier.

Dans l’idéal, les parties prenantes travaillent sur un modèle BIM (Building Information Modelling). Un planificateur général fait établir un passeport de matériau à la demande du maître d’oeuvre et transmet l’accès au modèle terminé au propriétaire. Les partenariats et le secteur de la formation constituent le deuxième produit. Nous qualifions les employés pour le travail avec nos outils.

Certains propriétaires sont-ils davantage sensibilisés au sujet de l’économie circulaire que d’autres?
Actuellement, les entreprises totales ou générales, les investisseurs institutionnels comme les banques et les caisses de retraite, veulent atteindre davantage de transparence sur leur empreinte écologique, également au moyen de rapports de durabilité que les investisseurs leur réclament de plus en plus. Avec le passeport de matériaux mis à disposition par Madaster, ils obtiennent davantage de transparence sur les matériaux mis en oeuvre et sur leurs propriétés. Il serait souhaitable que chaque bâtiment ait un passeport de matériaux sur le long terme.

L’État possède également de nombreux sites. Dans quelle mesure les acteurs gouvernementaux sont-ils intéressés pour établir des certificats de matériaux?
Je souhaiterais avoir des clients gouvernementaux. Car l’État doit jouer un rôle de précurseur en ce qui concerne la durabilité. Celui qui réclame une utilisation plus efficace des ressources devrait commencer par lui-même.

GS1 a des décennies d’expérience dans l’identification univoque et le marquage des produits. Qu’espère Madaster du partenariat avec GS1?
Grâce à ses années d’expérience, GS1 a pu montrer comment créer, avec la cohérence des données, de la transparence et donc de la confiance dans les flux de marchandises et de données au sein des chaînes de création de valeur. Le secteur du bâtiment n’en est pas encore là parce qu’il n’y avait pas de demande de transparence jusqu’à présent.

Madaster suit l’approche de saisir et d’enregistrer des informations détaillées au niveau du produit. Ceci est encore plus simple avec une identification univoque. Nous soutenons GS1 dans la mesure où nous motivons les fabricants de produits de construction à adopter l’identification univoque selon le système GS1. Avec la saisie des spécifications fonctionnelles d’un projet de construction au niveau du produit, le logiciel Madaster offre dès aujourd’hui la possibilité de saisir un code produit (par exemple un GTIN, un Global Trade Item Number).

Le secteur du bâtiment a-t-il des besoins spécifiques qu’il pourrait adresser à GS1 en tant que fournisseur de solutions?
Tout à fait. Dans l’attribution des codes produit pour les éléments de construction, nous faisons face au problème de la validité et de la lisibilité pendant quarante, cinquante ans ou bien plus.

Les questions ont été posées par Manuel Fischer.
 

Nach oben