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Le génie inventif captive les logisticiens

Face à une concurrence de plus en plus rude, de nombreuses entreprises sont contraintes à améliorer leur efficacité et de proposer de nouvelles offres pour se démarquer. Le 15e GS1 Forum Suisse de Logistique a donné un petit aperçu des innovations qui vont influencer la supply chain et contribuer à réaliser des avantages concurrentiels.

Les sujets semblaient intéresser les logisticiens romands: plus de 180 personnes ont participé à l’événement – un record. Parmi les exposés qui ont attiré l’attention figurait celui de Michel Perrin, CEO d’Uditis SA. Intitulée «Les objets vous parlent et vous écoutent», la présentation parla de l’avenir de l’utilisation des informations. Il mit bien l’accent sur deux aspects. Premièrement, il ne s’agit pas que de collecter des données mais surtout de les travailler. Deuxièmement, il est nécessaire que les différents partenaires collaborent. Autrement dit: ils doivent passer du «mode silo» en «mode transversal». Il présenta ensuite les résultats du concours d’idées «Swisspush». Son sujet: comment pourrait-on utiliser des jetons électroniques pouvant échanger des informations par le biais de capteurs ou d’Internet et en étant détectable par un smartphone? Deux idées tenaient compte de l’environnement: «l’alerte pollution» qu’on recevrait sur le smartphone ou «l’éclairage intelligent » avec lequel la lumière suit les personnes sans qu’elles doivent utiliser des interrupteurs. «Le chapeau mains libres» a suscité quelques rires dans la salle: dans cette idée, un drone suivrait la personne de près pour servir de ventilation en été ou de parapluie.

De nouvelles idées pour l’autonomie
Pour pouvoir «parler», tous les objets connectés ont besoin d’un minimum d’énergie. Brice Cruchon présenta le concept de Dracula Technologies qui consiste à redonner de l’autonomie aux objets et aux hommes grâce aux dispositifs photovoltaïques ou électroluminescents. Pour les créer, la jeune entreprise mise sur l’impression numérique. L’avantage de cette technologie est de pouvoir faire des développements rapides. Ensuite, ces dispositifs sont intégrés dans n’importe quel objet. En ce qui concerne leur puissance, ils peuvent fournir entre 25 milliwatts et une dizaine de watts en fonction de la surface. Parmi les réalisations se trouvent une housse pour smartphone ou tablette qui permet de recharger l’équivalent de deux smartphones. C’est également un produit de Dracula Technologies qui rend autonome la raquette connectée du tennisman Rafael Nadal. Afin qu’elle puisse transmettre l’ensemble des données relatives à son match, comme par exemple la force ou la vitesse, elle est rechargée à l’aide d’un bagage muni d’un dispositif photovoltaïque. À la fin de son exposé, Brice Cruchon évoqua l’usage de cette technologie pour la logistique: d’après le directeur général de Dracula Technologies, cela pourrait par exemple rendre autonome les appareils de géolocalisation sur des remorques.
L’autonomie et l’alimentation en énergie concerne également les camions. Pour se passer d’énergie fossile, il est possible de miser sur l’hydrogène, selon Jean-François Weber, Managing Director de GreenGT SA. Il peut être utilisé comme énergie de stockage et de production embarquée d’électricité. Des panneaux solaires sont liés à un électrolyseur qui dégage de l’hydrogène. Celui-ci est facilement stocké dans des bouteilles de gaz pour être transmis dans les véhicules d’une manière simple et rapide: cela prend moins de trois minutes. Les avantages sont nombreux: pas de risque de pénurie, pas de dépendance de fournisseurs, pas de bruit et pas de pollution, pour en citer quelques-uns.

Transports communs sans chauffeur
Ce n’est pas que sur le plan énergétique que l’autonomie fait parler dans la mobilité. Raphaël Gindrat, CEO de l’entreprise BestMile, présenta à quel point les véhicules autonomes sont déjà une réalité. BestMile est un spinoff de l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne) proposant un système de management de véhicules autonomes. Il permet de les gérer à distance. En plus, il transmet des informations aux passagers, par exemple sur leurs smartphones ou sur des panneaux d’informations.
Le système a déjà réussi plusieurs tests à l’étranger et en Suisse. Sur le campus de l’EPFL, l’exploitation de deux navettes sur appel a été testée. Elle a fonctionné avec une application pour smartphone mise à disposition par BestMile. C’est à la fin de l’année 2015 que l’utilisation des navettes sans chauffeur entrera dans une nouvelle phase: CarPostal Suisse SA souhaite les tester durant deux ans à Sion. C’est la première fois en Suisse qu’une entreprise utilise cette technologie dans l’espace public. Les navettes sont cent pour cent électriques et ne disposent ni de volant ni de pédales de frein ou d’accélérateur. Au besoin, elles peuvent être immobilisées à l’aide d’un bouton d’urgence. Les navettes seront surveillées et contrôlées avec le logiciel de BestMile.
Le test se déroulera en deux étapes: entre décembre 2015 et printemps 2016, les véhicules seront testés sur un site privé et fermé. Si les autorités donnent leur accord, les navettes pourront ensuite transporter jusqu’à neuf personnes à une vitesse maximale de 20 km/h en ville de Sion. Étant donné que les dispositions légales régissant l’utilisation des véhicules autonomes sur la voie publique ne sont pas encore arrêtées, la réalisation de l’essai pilote en ville de Sion nécessite des autorisations spéciales.
C’est l’avocate en propriété intellectuelle Sonia Elkrief qui clôtura cette édition du GS1 Forum Suisse de Logistique. Elle présenta les défis de la propriété intellectuelle et des mesures anti contrefaçon. Car il ne suffit pas de réaliser des innovations, il faut aussi savoir les protéger.

Katharina Birk

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